Qu'est-ce que le système IDO?

En 1901 fut créé à Paris, un organisme international composé de délégués de sociétés savantes de tous pays, avec un programme dont voici l'article essentiel:

"Il y a lieu de faire le choix et de répandre l'usage d'une langue auxiliaire internationale destinée, non pas à remplacer dans la vie individuelle de chaque peuple les idiomes nationaux, mais à servir aux relations écrites et orales entre personnes de langues maternelles différentes."

Cet organisme, qui avait pris le nom de Délégation pour l'adoption d'une langue auxiliaire internationale, comprenait, en 1907, 310 sociétés et avait reçu l'approbation de 1250 membres d'académies et d'universités.

Ce Comité était composé de MM. Manuel Barios, doyen de la Faculté de Médecine de Lima, président du Sénat du Pérou; Baudouin de Courtenay, professeur de linguistique à l'Université de Saint-Pétersbourg; Emile Boirac, recteur de L'université de Dijon, président du Lingva Komitato espérantiste; Ch. Bouchard, membre de l'Académie des Sciences de Paris, professeur à la Faculté de Médecine; W. Förster, président du Comité international des poids et des mesures, ancien directeur de l'Observatoire de Berlin; G. Harvey, éditeur de la North American Review (New York); Otto Jespersen, membre de l'Académie danoise des Sciences, professeur de philologie à l'Université de Copenhague (prix Volney, 1906); S.Lambros, ancien recteur de l'Université d'Athènes; C. Le Paige, directeur de la Classe des Sciences de l'Académie Royale de Belgique, administrateur-inspecteur de l'Université de Liège; W. Ostwald, Prix nobel, membre de la Société Royale des Sciences de Saxe, professeur émérite de l'Université de Leipzig; Hugo Schuchardt, membre de l'Académie Impériale des Sciences de Vienne, professeur de l'Université de Graz; Gustav Rados, membre de l'Académie hongroise des Sciences; W. T. Stead, éditeur de la Review of Reviews (Londres); G. Peano, membre de l'Académie de Lincei et de l'Académie des Sciences de Turin, professeur à l'Université de Turin; Secrétaires: MM L. Couturat, docteur ès lettres, Paris; L. Leau, docteur ès sciences, Paris.

La même année, la Délégation élut un Comité choisi parmi ses délégués les plus compétents en matière de langue internationale.

Ce comité, réuni à Paris en octobre 1907, étudia et discuta tous les projets anciens et nouveaux de langue nternationale, et principalement l'espéranto, qui était le système le plus répandu. Après 18 séances, il vota, à l'unanimité, les décisions suivantes:

"Le Comité a décidé qu'aucune des langues soumises à son examen ne peut être adoptée en bloc et sans modifications. Il a décidé d'adopter en principe l'espéranto, en raison de sa perfection relative et des applications nombreuses et variées auxquelles il a déjà donné lieu, sous la réserve de certaines modifications à exécuter par la Commission permanente dans le sens défini par les conclusions du Rapport des Secrétaires et par le projet de Ido, en cherchant à s'entendre avec le Comité linguistique espérantiste (dit: Lingva Komitato).

Cette entente avec les chefs espérantiste n'ayant pu se faire, le Comité de la Délégation fut obligée de continuer ses travaux d'une manière indépendante, et il fit à l'espéranto les réformes suggérées par le projet Ido. Ce nom d'Ido fut, par la suite, adopté pour désigner l'espéranto réformé.

Les principales réformes apportées à la langue par la Délégation -réformes réclamées depuis longtemps par les espérantistes les plus marquants- sont les suivantes: suppression totale des nombreuses lettres accentuées; suppression de l'accord de l'adjectif; régularisation de la dérivation; enrichissement du vocabulaire.

En résumé donc, on est en droit de dire que la langue de la Délégation, propagée sous le nom d'Ido, n'est autre que l'espéranto débarassé de ses imperfections, complétée et rendu plus précis par une Commission internationale de savants compétents. Ses caractéristiques font d'elle un pas en avant vers l'adoption d'une langue auxiliaire internationale, étape qui est non seulement possible dans l'évolution de l'humanité, mais inévitable.

Pour aller au site officiel sur l'Ido.